Du 15 au 23 juin nous étions 4 marcheuses (Isabelle Stouls, Mary Lilian Trobo, Nuri Massana Escofet et moi Françoise Pâques) dans le Lubéron. Isabelle mise à part, nous ne sommes pas des acharnées du kilométrage et avons alterné visites de villes et villages et randos. Je ne sais pas si vous connaissez le Lubéron mais même les visites demandent un bon coup de mollet, c’est très escarpé.
Notre première étape fut Avignon
Nous logions rue des Teinturiers bordée par la Sorguette et ses roues à aube qui remplissaient d’eau les bassins des artisans. Quelques- unes ont été conservées. Ce que je retiendrai ce sont les remparts qui se découpent sur le ciel de nuit, la cité des papes qui préparait son festival, le magnifique jardin qui domine le Rhône d’où l’on voit le fameux pont Bénezet et de l’autre côté du fleuve Villeneuve-lès-Avignon. Dans cette ville forteresse résidentielle et chargée d’histoire, il fait bon vivre à l’abri des immenses lauriers roses.
Deuxième étape : Apt
Nous avions choisi cette ville parce qu’elle a un réseau de bus qui nous permettait de nous rendre dans beaucoup de communes intéressantes. Elle est très vivante avec le marché qui s’installe dans toutes les rues le dimanche. Les étals nous livrent tout ce que la Provence a de meilleur et Gilbert Bécaud ne tarde pas à envahir notre mémoire musicale. Apt est la capitale du fruit confit. Et c’est à Apt que se trouve la société des ocres de France qui les commercialise.
Rustrel, le Colorado de la Provence
Un des plus spectaculaire site d’ocre. C’est magnifique ! La randonnée n’est pas facile, ça grimpe, c’est escarpé mais quand on se retrouve au pied de ces falaises de couleur jaune vif, orange, rouge, blanc aux allures de canyon c’est fabuleux. Avant il y avait la mer, le sable, les algues, les coraux puis l’eau s’est retirée et de grandes transformations chimiques climatiques ont donné ces argiles : pigments naturels dont l’exploitation a beaucoup diminué. Quel dommage ! Quand on voit les façades des maisons traitées à l’ocre on regrette qu’il n’y en ait pas plus.
Saignon
Village haut perché dominé par un rocher fortifié à l’allure de château. De là on a une vue plongeante sur la vallée : patchwork de verts, de bleu lavande et du jaune des genêts. Et c’est de là que j’ai failli prendre mon envol : un coup de vent s’est soudain engouffré dans ma cape de pluie et en un instant je me suis prise pour Mary Poppins (enfin… sa grand-mère). Pour y aller nous avons fait une véritable randonnée depuis Apt : pentes en sous-bois et clairières fleuries.
Lourmarin
De l’autre côté du massif, au cœur du parc naturel du Lubéron. Là où vécut et mourut Albert Camus. Le château composé de deux parties l’une médiévale et l’autre de style Renaissance est très intéressant à visiter, bien conservé et meublé.
L’Isle-sur-la-Sorgue
La Sorgue se divise en multiples bras et canaux qui divisent la ville en plusieurs îles ce qui fait son charme. Depuis 40 ans la brocante a forgé l’identité de la cité qui, après St Ouen et Londres, est devenue la 3ème plateforme européenne du commerce de l’antiquité.
Nous sommes rentrées à Paris avec des images vivantes, colorées, souriantes, ensoleillées plein le cœur et la tête. Ça fait du bien de s’aérer entre deux confinements.
Françoise Pâques